Presse

Derviche (duo Fabrice Favriou Eric Brochard)
 
 

 

L'oeil regardait encore si l'on pouvait danser en tournant, tournant, tournant à en perdre le contrôle partial pour retrouver nos sens. Enfin. Et l'on ne pourrait trouver les mots justes tant le sentiment est urgent. Eric Brochard et Fabrice Favriou (respectivement basse piccolo, voix et batterie), eux trouvent la musique juste. Ils viennent de publier, sur l'excellente étiquette Ayler records, l'entêtant Derviche, parfaitement synchrone avec nos urgences d'époque. L'oeil écoute : "If you want to be experienced? »           (Jean Rochard, Nato)

 

 

Une fois encore, l’ami Stéphane Berland nous gâte. Il ne m’en voudra pas, je l’espère, d’avoir attendu près de deux mois pour évoquer cet obscur objet du Derviche servi par un duo pratiquant l’embrasement avec méthode et détermination. Car la référence numéro 165 de son label Ayler Records est rien moins qu’un incendie rock, dont les deux pyromanes ont pour nom Éric Brochard (basse piccolo, voix) et Fabrice Favriou (batterie). De ces deux musiciens, je ne connaissais rien mais leur album aux couleurs sombres m’a toutefois fourni quelques indications quant à leur volonté d’inscrire la musique qui les obsède dans l’état d’urgence d’un monde en prise avec ses démons. Les nôtres, le leur. C’est sans doute la raison pour laquelle on se trouve vite happé dans une étrange résonance avec notre propre incertitude (mais aussi nos angoisses) dès lors que les motifs dessinés par la basse piccolo (qui est, je le précise, une basse électrique réglée une octave plus élevée que l'accordage conventionnel) viennent enfoncer un coin abrasif dans le silence inquiet de nos émotions. Soudain, plus rien ne bouge autour de nous, à l’exception de cette drôle de machine qui semble avancer sur nous en décrivant d’implacables cercles concentriques. Curieusement, on se laisse faire…

Parce qu’on n’écoute pas Derviche, on le prend comme un coup de poing à l’estomac qui vous coupe le souffle, mais sans violence superflue. On ne l'explique pas non plus. C’est un choc électrique, d’une vraie beauté et d’une élégance formelle indéniable. Le son est brut, rauque et puissant mais toujours majestueux. N’attendez toutefois aucune fioriture, ni même aucune instrumentation décorative, histoire de faire joli ou mélodique. Ici ce sont des riffs répétés à l’envie, portés par une pulsion lourde, dans un processus d’élévation vers une forme d’ivresse des cimes (ou des profondeurs ?). On pourrait parfois croiser cet univers métallique avec celui, tout aussi âpre, qu’a su construire Richard Pinhas, musicien de la « dévolution ». Les titres eux-mêmes, nommés « Séquences » et numérotés de 1 à 5, ne veulent exprimer rien d’autre que la nécessité de creuser plus profond un sillon hypnotique, sans détour par une explication dont nul n’a besoin. Peut-être faut-il considérer ce disque comme une expérience, une sorte de happening sonore dont on ressort un peu hagard mais habité par l’idée qu’il reste ici-bas quelques indispensables lanceurs d’alerte. Éric Brochard et Fabrice Favriou sont sans doute de ceux-là, qui résistent à la tentation du dos courbé.

Ce voyage-là, même s’il a des airs d’inconnu parfois, mérite bien qu’on prépare quelques affaires dans un sac et qu’on suive sa route, aussi brûlante soit-elle. On part faire un tour, ou deux, ou trois... ou plus encore !

Pour conclure, je ne résiste pas au plaisir de citer Jean Rochard, le patron de la maison des disques nato, qui à n’en pas douter dit toutes ces choses-là beaucoup mieux que je ne saurais le faire : « L’œil regardait encore si l’on pouvait danser en tournant, tournant, tournant à en perdre le contrôle partial pour retrouver nos sens. Enfin. Et l’on ne pourrait trouver les mots justes tant le sentiment est urgent. Éric Brochard et Fabrice Favriou (respectivement basse piccolo, voix et batterie), eux trouvent la musique juste. Ils viennent de publier, sur l’excellente étiquette Ayler Records, l’entêtant Derviche, parfaitement synchrone avec nos urgences d’époque. L’œil écoute : If you want to be experienced? » (Denis Dessassis, Notes Vagabondes )

 


         What comes next? Musically? The answer is everything that went before and some that didn't? In the world we live in right now, all awaits if we can but stay safe? Well at any rate the possibilities musically are as wide open as they have been, if you have persistence, courage, and you are willing to explore.

    All that must serve as a prelude to a new disk this morning which is a sort of reaffirmation of the possibilities--of the sparse electricity of Psychedelic Trance Drone Avant Rock if you will. I speak of an album by Eric Brochard and Fabrice Favriou, on piccolo-bass and drums, respectively. It is entitled Derviche (Ayler Records AYLCD-165), which is appropriate because it does spin, whirl, go around. It is taking the bass and making it a bit more metal-guitar-like and then spawning a trance drone expansion of beat and sustained chord.

    The five "Sequences" that make up the album move around as a wash of beat and drone, a bass chord sequence with plenty of bottom but some treble too, an unrelenting rock drum tattoo that has life and variation to it while never flagging. 

    "Sequence III" gives out with another droning motif and the electronic enhancement of the bass makes it sound as if there are organ tones in there as well.

     The promo sheet that came with my copy of this CD describes the music aptly as "experimental rock, focusing on bareness as a research tool." The motive and repetitions aim to achieve an "ecstatic point," which is the case if you let it all sway you to an aural space it occupies resolutely and poetically. 

     The distorted metallics of droning and re-droning reinforces one's immersion in the aural space of the recording. It is the very opposite I suppose of the frenetic sheets-of-sound chordal barrages of late-50s Coltrane, and we can accept that as another way to occupy musical space without taking sides, surely not something worth choosing one over another to my mind, because indeed we need both.  It has its space and it does the drone barrage admirably well.

     I recommend this one for its sheer sensual inter-planetificatory vibes.
If you meet it half-way it will take you out to the edges of outer space, so to speak.
Listen!

(Gregory Edwards, Gapplegate Guitar and Bass Blog)

 

A peine finalisé le dernier épisode de l'aventure Continuum, Eric Brochard persiste dans sa quête de la transe avec ce nouveau projet différent dans la forme, mais si proche sur le fond, et justement intitulé "Derviche". Loin de tourner en rond pour autant, le contrebassiste change donc de formule (et d'instrument) pour mieux ajuster sa focale et s'allie à l'un de ses pairs et voisins, le multi-instrumentiste Fabrice Favriou qui se concentre, cette fois, sur la seule batterie. A première ouïe, c'est du rock. Et même du lourd ! La saturation des cordes et la binarité du rythme ne laissent planer aucun doute sur le style abordé. Il y a bien ce groove profond, cette pesanteur induite par une frappe au fond du temps qui semble retenir l'ensemble avant de la relâcher dans la souplesse et l'élasticité du rebond. D'ailleurs, si nous ne nous sentons pas happés comme un petit pois dans un ascenseur, c'est uniquement grâce à l'opiniâtreté de la basse piccolo qui veille à l'équilibre de notre estomac. Cet instrument hybride, proche dans sa tessiture d'une guitare baryton, mais assumant la gravité de son emploi par l'épaisseur de sa texture, permet ainsi à Eric Brochard d'assurer à la fois ses rôles harmoniques et rythmiques sans abandonner pour autant sa fonction terrestre, les graves proprement dîtes émergeant dans la résonnance des accords plaqués sur le manche avec toute l'habileté requise. Nous sommes donc en présence d'une forme composite, d'un croisement entre le doom rock de Sleep ou Russian Circles et de la noise telle qu'elle apparaît chez Sunn O))) et Aluk Todolo, toutes références supposées, bien sûr. Car il y a vraiment quelque chose de singulier dans cette musique, comme un retour aux fondamentaux du rythme, de la danse et de leurs fonctions hypnotiques. Les séquences se voient répétées à l'infini, la durée même des frappes et la persistance de leur écho appellent au balancement des corps, les dissonances obtenues en étirant les intervalles jusqu'à leur point de rupture agissent sur les connexions inconscientes de notre psychè, les motifs les plus simples, par le décalage de leur placement dans la logique des suites, participent à ce dérèglement indispensable à l'évasion de l'esprit hors de son propre corps et qu'on nomme également la transe. Ce que les derviches, pratiquants du soufisme, atteignent en tournant sur eux-mêmes jusqu'à perdre la conscience de l'espace et du temps, Eric Brochard et Fabrice Favriou l'acquièrent et nous le transmettent par la puissance du rock, l'infinie patience de leur quête et la constante réitération de fragments sonores assez ressemblants pour prétendre à l'illusion de la similarité. De même que les hurlements du baryton sur le blast acharné de Spoo, la jubilation sensorielle d'"Obscur Phase III" ou, bien sûr, la nappe évolutive de "Continuum", toutes formules expérimentées par le bassiste, de même que les drones et la noise guitaristique du Nuage du Chien et de SDF ou les fréquences ondulatoires traquées par le batteur au cours de ses recherches solitaires à l'harmonium indien, le rock obsessionnel de "Derviche" nous entraîne vers les zones intangibles où l'esprit se libère quand le corps exulte. Mêlant avec délice la ferveur expérimentale et le plaisir des sens, cet album flambant neuf puisque paru le 26 août, deux mois à peine après son enregistrement au Confort Moderne de Poitiers, nous montre une nouvelle fois à quel point le dépouillement peut mener à l'extase pour peu qu'on accepte de distordre nos perspectives et qu'on ne craigne pas d'affronter en son vide l'inconfort d'une révélation assez déroutante pour remettre en question ses convictions les plus ancrées, de la certitude matérialiste à la permanence de la beauté.                         (revue et corrigée, Joël Piager)

 

A dull ringing sound, rough metal thunders, the music has drive. Duo Éric Brochard on electric piccolo bass (usually tuned one octave higher than a regular bass violin) and Fabrice Favriou on heavy-sounding drums. Five cohesive pieces with different character, 45 minutes on CD. Silence is not the method of these French musicians, the soundscape is saturated and loud. The dancing dervishes spin to reach    God through ecstasy, and even a hard rock concert can be an ecstatic ritual. Here, varied grinding repetitions for other ritually colored pictures and different tracks to follow. The music shakes and rolls and occasionally achieves a calm in the eye of the storm, a relief in all its weight (as after five minutes into Sequence I). Then the music stumbles and picks up new momentum. It does not give up. A measure of reflection, perhaps rest but not stillness (Sequence III). Up in laps again, faster, harder, to finally slowly fade away. A community to be in.

 (Leif Carlsson https://www.lira.se/skivrecension/derviche/ Leif Carlsson)

      A dull ringing sound, rough metal thunders, the music has drive. Duo Éric Brochard on electric piccolo bass (usually tuned one octave higher than a regular bass violin) and Fabrice Favriou on heavy-sounding drums. Five cohesive pieces with different character, 45 minutes on CD. Silence is not the method of these French musicians, the soundscape is saturated and loud.

The dancing dervishes spin to reach God through ecstasy, and even a hard rock concert can be an ecstatic ritual. Here, varied grinding repetitions for other ritually colored pictures and different tracks to follow. The music shakes and rolls and occasionally achieves a calm in the eye of the storm, a relief in all its weight (as after five minutes into Sequence I). Then the music stumbles and picks up new momentum. It does not give up. A measure of reflection, perhaps rest but not stillness (Sequence III). Up in laps again, faster, harder, to finally slowly fade away. A community to be in. ( auteur : ? )

 

 

 

 
 
Guitare électrique solo (Le Nuage Du Chien) :


     Fabrice Favriou aime les détours. Batteur de formation, il s’adonne également à l’harmonium (disque chroniqué dans R&C par ktt) et se présente comme guitariste de déformation. Ce disque en solo, un vinyl dont le recto de la pochette m’a immédiatement fait penser aux « Fourmis dans Ombres » de Jean-Christophe Aveline (1984), nous précipite d’emblée dans un son des plus déformés justement, un crépitement très sérieusement perturbé, distribué sur les deux enceintes, une vrille constante ballotée par un champ électromagnétique puissant. La deuxième plage est une variation de la première (environ une quinte plus bas) ou le grain se fait plus gros, duquel émerge quelques petits bruits épars laissant deviner de succinctes manipulations. Changement de hauteur, caprices de fréquences, les variations semblent répondre aux aléas d’un environnement instable.
     Face B, « Centrale » présente un bourdon au grain bien plus fin, porté par un battement souterrain laissant transparaître un grondement voilé mis au lointain par on ne sait quel filtre. « Masse Critique » en suivant laisse entendre des bribes de guitare saturée plus habituelle mais portée par des bouffées oscillantes d’un canal à l’autre, empêchée de trouver le repos.
        Le titre du disque ne ment pas, il s’agit bien de cinq bourdons soutenus par quelques flux d’électrons tantôt stables tantôt instables où la guitare électrique se fait réceptrice d’une activité tellurique voire cosmique, antenne captant parasites, scories de signaux et oscillations curieuses avec ostentation. L’écoute en aveugle rend ces cinq plages bien mystérieuses, n’indiquant rien des manipulations du musicien, cinq objets acousmatiques concrets, associant le flou et le précis, le près et le lointain dans des aplats rugueux et insistants.                                                                                                                                                                                                   BAKU  (Lê Quan Ninh, revue et Corrigée)



De la guitare électrique, seule, rien d’autre. Le son est massif, la solitude bannie par le bruit. Cette chaire électrique a des bleus et des blessures. L’ampleur des sons provoque stigmates et cicatrices sonores.      Le film « Crash » de David Cronenberg n’est pas loin…
Ou s’agit-il plutôt d’un film gore ? Est-ce que ce sont des tronçonneuses qu’on entend ? Il faut savoir ce qui nous attend avant de plonger dans ce disque, mais si on a envie d’une bonne dose de « noise » électronique, c’est très bien. Fabrice Favriou peut même donner la chaire de poule électrique.
Gary May (Improjazz)


C'est avec enthousiasme que j'ai fait la découverte de l'univers torturé de Fabrice Favriou. Torturé pour les sonorités industrielles et noise des 3 titres enregistrés au Carré Bleu, de Poitiers.
         Fabrice travaille dans l'urgence, influant un souffle généreux et volontaire à son jeu.
         Dans sa chambre c'est le chantier : on shoote dans les cymbales, on appuie sur plusieurs pédales en même temps en manquant de se casser la gueule, on fait voler d'autres cymbales en cherchant je ne sais quoi sur une guitare posée on ne sait pourquoi à cet endroit, bref un bordel organisé. Les sonorités me font penser aux Sun Plexus sur "el Jato de Luz Verde" pour le bordel, à certains concerts du guitariste Pierre Redon que j'ai pu voir, et à la scène noise américaine type Axolotl et Double Léopards. 
         Fabrice joue également dans un trio noise à surveiller: L'Echelle de Mohs, sur le micro label Orkesme.
Cyrille Lanoé (Revue & Corrigé)


         Une vielle Fender, des effets dont le détail importe peu, des bols de métal et des balais de batteur pour frotter les cordes. Le jeu créé par     Fabrice Favriou consiste à générer un son de guitare énorme puis à jouer avec lui, à le creuser pour ne pas s’en trouvé écrasé.
         Interdiction de le domestiquer et de le mener en laisse, donc rien à la main gauche et pas de choix des cordes à la main droite ; c’est d’une guitare entière qu’il s’agit, d’une sorte de rodéo sans domination.
         Une quarantaine de minutes, juste ce qu’il faut pour conserver l’impact. Le guitariste a mis dans le mille.
Noël Tachet (Impro-Jazz)


         La pochette est rouge sang. Saturée comme l’est constamment la guitare de Fabrice Favriou. Il n’y aura pas de secousses ici mais une source continue de bruit de fureur. Acier rouillé et tranché, l’effet est hypnotique, saisissant.
         De cette musique rugissante, s’échappent parfois de petits éclats ; souffles troublés ici (Sacrifiés), scie tournante là (Nebulae).
         Interrogeant notre rapport au son, au bruit et au silence, Le nuage du chien nous donne irrésistiblement l’envie d’en connaître plus sur cet étonnant metteur en sons.
Luc Bouquet (Impro-Jazz)

Fabrice Favriou que nous connaissons déjà comme batteur de « L’Echelle De Mohs » s’est munis d’une guitare électrique et il entreprit de la faire sonner dans une belle optique noise, saturée à souhait et souvent proche d’un mur de sons dont il aurait su préserver le relief et l’intensité poétique.
         Larsens arrêtés avant l’inaudible, lourdes masses sonores déplacées en bloc compacts et longues traînées hurlantes tardant à s’effilocher, le guitariste eut le bon goût de se contenter des seules vibrations de l’objet sans recourir aux sempiternelles boucles ou effets dont nous sommes d’ordinaire abreuvés.
Juste ce « bon vieux son de gratte » qui nous cueillit à l’estomac avant de se répandre en large cercles jouissifs dans tout notre corps.
Joël Pagier (Impro-Jazz)


Une bien belle soirée plongeant au cœur de la relève ferrugineuse de l’expérimentation sonore Française version torrent sonore, avec deux solos de très prometteurs musiciens, déjà aperçus ici par le passé avec l’entité scream-inquiétante l’Echelle de Mohs. 
                                                                 Sixto Fernando (La Cave 12)


Harmonium Solo :


Fabrice Favriou met dans son garage un vieil harmonium aux lamelles abimées ou cassées, joue des drones qui se transforment à la faveur du degré de dégradation de l’instrument, et par là amène la génération de parasitages, de faussetés, de vie.
Un beau travail, et on imagine facilement le musicien être aussi surpris que nous, mais dans la solitude de son home-garage-studio, des sons qui apparaissent et se transforment doucement.
Kasper Toeplitz (Revue et Corrigée)


J'avais vu il y a quelques temps un concert de L'échelle de Mohs, dont je me souviens seulement qu'il m'avait scotché, sans trop me rappeler pourquoi. C'était ma première rencontre avec Fabrice Favriou, un musicien français que je n'ai pas réentendu depuis, et que je découvre avec Phases
Le principe de ce disque est simple, il s'agit d'une suite de six pièces pour un harmonium bien endommagé. Des défaillances qui font tout l'intérêt de ces six drones différents. Car ce sont elles qui produisent chacune des pulsations mécaniques, des variations microtonales, des sonorités inattendues qui parcourent cette suite.
         A travers six drones hypnotiques et obsédants, qui fourmillent des microvariations sans jamais progresser (pas de manière linéaire en tout cas), Fabrice Favriou propose une sorte d'étude surprenante et aguichante pour harmonium, une étude sous la forme de drones envoûtants et extrêmement riches. Très beau travail sur l'instrument, contre toute forme forme de virtuosité (même si la sensibilité et la richesse des variations peuvent s'apparenter à une forme de virtuosité), et contre toute forme de fétichisme sur l'instrument.
         Sonorités industrielles, masses sonores, montées métallurgiques, densités auditives, Fabrice Favriou propose un univers fort et tendu, jusqu'au-boutiste à souhait et hurlant aux tripes, donc éminemment bienvenu. (…) 
         Une excellente relève en marche, auteurs de quelques disques appétissants, nous rappelant sans détours les déflagrations de Merzbow, Otomo Yoshihide, Francsico Lopez, etc... 
         Dense cavalcade sonore immersive, très réjouissant !
Fabrice Favriou joue autant sur la pression de la soufflerie, que sur les défaillances de l'instrument. L'enregistrement est très proche, la proximité des micros et de l'instrument interpellent, on est constamment plongé à l'intérieur même des anches libres, plongé dans un chaos très organisé d'harmoniques, de mécaniques et de souffles pulsés. Un intérêt pour les parasites OK, mais aussi et surtout pour l'instrument lui-même.
Du coup, Favriou met bien en avant les multiples possibilités offertes par les pédales, toutes les modulations de pression de l'air possibles, une richesse qui rend cet instrument si expressif. Mais là il ne s'agit pas forcément d'expression, il s'agit plus d'une exploration systématique (qui n'est pas froide pour autant) du corps de l'instrument, de ses mécaniques, de ses timbres et de ses résonances ; du corps, des organes et de l'enveloppe de l'harmonium.
Julien Héraud (Improv-Sphère)


Even if in the very first seconds of this album, you could think about someone in the act of fixing a broken intercom, this eccentric multi-instrumentist was meddling with an harmonium when he recorded this release at home-garage-studio.
Due to its quite high cost of maintenance, the resulting disappearance from chuches (where it was mostly used) and the coming of more cheap electronic or electric instruments, this fascinating instrument close to accordion, but completely different from the technical viewpoint, maybe lost its notoriety, even if many musicians know its particular acoustics, its piercing timbre. Moreover harmonium's feature of keeping distinguashable different tones, even when they are played together, was particularly appreciated by tuning testers.
On "Phases", Fabrice Favriou manages to extract six very interesting pieces, mainly based on modulations and microtonal variations through changes of pumping pressure, and you could be astonished by the impressive timbral possibilities as well as by similarities with other instruments which can be emulated by harmonium, so that while listening some of his six phases, you could even think that Fabrice is playing a distorted guitar or a brass.
From the stylistical viewpoint, "Phases" sounds consistent with previous collaborations or releases by Monsieur Favriou, who seems to compel listeners to a sort of sound-induced trance through proper drones, untiring perforations or long-lasting dilutions of single note.
Vito Camarretta (Chain D.L.K.)


Voici un disque d'harmonium, et même d'harmonium malade, en solo. Fabrice Favriou nous en livre quelques clés : « Sur ce disque, il s'agit de pièces à base de drones, où la musique évolue d'elle-même en s'étirant, comme une pâte qu'on étale, les fréquences jouées génèrent des ondulations, des phases.
Le travail est principalement basé sur des variations micro-tonales, exercées par des différences de pression d'air (en jouant sur le pompage) et de fermeture de circuit d'air (en enfonçant plus ou moins les touches du clavier). Les lames fêlées de ce vieil harmonium usé génèrent des sons étranges, qui font penser à des sons électroniques. On pourrait dire qu'il s'agit de musique industrielle de chambre ».
Pour chaque morceau, il instaure un bourdon gangrené par de légères modulations (altérations et étoffage du matériau sonore), qui installe une sorte de mouvement perpétuel comme sorti d'une éolienne grippée ou d'un frigidaire rouillé. Cette approche minimaliste se traduit par des sinusoïdes aléatoires rongées par quelques parasitages bienvenus. 
Ces petites musiques de l'extrême, véritables monochromes sonores, seront toutefois autant de plongées éprouvantes pour les tympans sensibles.
Marc Sarrazy (Impro-Jazz)


Le batteur, guitariste, percussionniste Fabrice Favriou sort un nouvel album solo. Délaissant ses instruments de prédilections, l’improvisateur que l’on a récemment vu aux côtés du danseur Eric Fessenmeyer dans la pièce Yuen, s’est lancé à travers cet album dans un exercice qui nous dévoile une autre facette de sa personnalité artistique.
Entièrement consacré à l’harmonium, instrument dérivé de l’orgue, l’album Phases nous fait découvrir cet instrument oublié, longtemps cantonné à jouer des pièces religieuses. Fabrice Favriou fait renaître un vieil harmonium, « usé », présentant « des fuites d’air, des lames fêlées », poussant dans une voix inédite ses possibilités techniques, pour générer des sons faisant penser à des sons électroniques.
Au fil des six pièces, intitulées Phase de 1 à 6, l’improvisateur nous embarque dans un voyage sonore conçu à l’aide de boucles, de drones et de couches de sons superposées donnant l’impression d’une musique évoluant sur elle-même, s’étirant à l’infini. Les connaisseurs y reconnaîtront les influences revendiquées de Birchville Cat Motel, Jupitter Larsen, Haters, ou encore Eliane Radigue.
Sylvie Caqué (L’Affut)




           

TRIO Fabrice Favriou,Julien Touery,Jean-Luc Petit :


        Deux morceaux de 22 :00 (la fièvre nous dénombre) et 25 :32 (au coucher de l’éclair). Fabrice Favriou joue de la guitare électrique, Jean-Luc Petit de la clarinette contrebasse, des saxophones sopranino et alto et Julien Touéry du piano et des objets. Enregistré au Carré Bleu. La musique évolue comme un continuum bruitiste, les sons du  guitariste et du pianiste s’interpénètrent, les sons électroniques, vibrations de moteur, triturations des effets, bruits d’orage au loin, hululements hagards se différenciant vaguement d’une pluie percutante des touches, marteaux et mécanismes sur les cordes bloquées alors que le souffleur joue sur les extrêmes de son sax sopranino. La fièvre nous dénombre passe très vite comme un train entre deux gares lointaines dans un demi-sommeil. C’est avec la clarinette contrebasse graveleuse  et un brin hantée de Jean-Luc Petit que se meut petit à petit le coucher de l’éclair dans un demi silence. Comme un souffle léger de vent du soir, l’ampli vibre à peine et la clarinette contrebasse se déplace sur le bout des orteils alternant silences et grondements discrets, les quels suggèrent un élément mélodique alors que la caisse du piano résonne dans l’espace et quelques notes légères au clavier carillonnent dans le lointain. L’ensemble est magnifique par sa qualité de développement de sons et des timbres. Le souffleur monte dans un aigu irréel – légèreté des harmoniques, le bruissement d’orage qui s’annonce tremble en arrière fonds des touches effleurées et du souffle qui décortique les aléas de la colonne d’air. Les marteaux scandent comme une machine qui tourne folle comme si le lecteur CD était bloqué, l’installation de la guitare semble en plein brouillard, la clarinette géante surnage à peine. Un maelström statique s’agite tous sons confondus, le souffle revient, au sax alto, fou furieux et happé par les éléments et le pianiste embrasse tout le clavier à sa suite. Quelques minutes inexorables, où le saxophoniste triture les phrasés et s’arcboute sur des harmoniques hérissées face au piano virevoltant alors que la guitare électrique se tord complètement.  Une belle tranche de vie improvisée radicale. Trois improvisateurs décidés, criant leur haine du vide et du semblant.


(Jean-Michel Van Schouwburg)



C’est l’histoire d’une histoire à inventer. Elle pourrait se dérouler n’importe où, mais d’après l’image en noir et blanc qui l’illustre, partons de l’idée qu’elle est champêtre.
Tout est désert à priori mais si on s’interrompt un temps, on s’aperçoit que ça grouille de partout, que l’infiniment petit s’étale et joue des coudes. La stridence d’une fêlure interpelle, puis l’oreille se tend pour saisir l’instant tandis que l’instinct, dans sa réponse la plus primitive, ne cherche rien à assortir ou à harmoniser, mais cramponne à la vie. Et d’ailleurs la vie n’est pas harmonieuse, elle est faite de contraintes, de conflits, d’espaces à conquérir, c’est la vie. On se sent appelé à autant de vérité crue, alors on ressent le besoin de se déplacer à son tour, pour participer à l’improvisation qui agit. La fièvre nous a pris de toute façon, on n’a plus le choix, on est dans la scène, parmi la multitude. « La fièvre nous dénombre », elle crée un sursaut, des mouvements inopportuns mais nécessaires.
On n’a pas davantage le temps de chercher à comprendre parce que c’est la meilleure façon de passer à côté des choses, alors loin de toute considération, on suit le mouvement. On se confond au cœur de l’entité qui se débat dans l’urgence, qui se frotte à l’absurde quête de surtout rester dans cet incompréhensible état. On entrevoit Fabrice Favriou, il défie sa batterie sur une guitare qu’il froisse. « Au coucher de l’éclair », même pas inquiet, Jean-Luc Petit laisse sa contrebasse de clarinette prendre l’eau. Les chants du soufflant, sauvages, retentissent et font écho jusqu’à trouver des cordes martelées d’un piano, ouvrant une brèche dans laquelle s’est glissé Julien Touéry. Autour de nous ça gronde, on dirait que c’est grave jusqu’à la foudre. Tout s’accélère, tournoie, une immense tornade emporte tout, et ce chaos est d’un esthétisme fou. Les couleurs primaires se sont emmêlées, nous laissant le noir et le blanc.

Lorsqu’un dernier souffle éteint tout, on ne sait rien de ce qui s’est réellement passé, mais on se dit qu’il y aurait des myriades d’histoires à inventer et réinventer sur cette trame, et qu’en fin de compte, c’est sans fin.
(Raphaèl Benoit, Citizen Jazz)




       Gourmands de musiques plutôt bancales, ils ont décidé de se passer de section rythmique - bien trop contraignante - et Fabrice Favriou délaisse ici pour un temps ses toms au profit de la guitare. Quand on sait ce qu’il a l’habitude d’en faire, on peut d’ores et déjà s’attendre à quelques climats orageux… que les anches de Jean-Luc Petit se chargeront de zébrer d’éclairs tonitruants pendant que le pianiste joue des coudes pour imposer son clavier et remettre un peu de désordre dans tout ça. Ensemble, ils invoquent quelques pères des jazz les plus libertaires, s’affranchissent du ternaire et foncent têtes en l’air, nez aux vents, vers d’autres courants plus ou moins identifiés, inventant sur le champ un genre d’indus acoustique ou de contemporain primitif.
(Matthieu Périnaud, Jazz à Poitiers)
 





L’Echelle De Mohs :


Sur la lancée, Echelle de Mohs a poursuivi la soirée avec un volume sonore élevé. Thomas Tilly, qu’on avait entendu l’an dernier dans un solo assez minimaliste offrait à ses partenaires un volumineux chaos que Fabrice Favriou à la batterie et surtout Claire Bergerault à l’accordéon et à la voix s’emploient à rendre fécond.
Poser ainsi le désordre à l’origine permet de pénétrer dans un monde aussi peu idiomatique que celui de l’écriture à son meilleur niveau. Tout est possible et n’importe quoi, la porte est ouverte aux grandes compositions comme aux piécettes qui font une bonne part du répertoire. La tentative est belle et ambitieuse, on aimerait la réentendre. 
Noël Tachet (Impro-Jazz)


Une pléiade de labels français, pour la plupart originaires des alentours de Poitiers, se sont associés à la sortie de ce split entre deux formations, dont une poitevine bien sûr.
Les labels sont Théâtre records, Bruits de fond, L'Échelle de Mohs, Saucisses Lentilles Records, Aïnu et Migouri. Rien que ça.
Les formations donc : L'Échelle de Mohs, trio noise de Poitiers. Vous avez déjà pu lire des chroniques des disques solo de Fabrice favriou ou de Thomas Tilly (TÔ) dans ces mêmes colonnes. C'est accompagné de la chanteuse et accordéoniste Claire Bergerault qu'on les retrouve, Thomas et son dispositif de micros de contact, haut parleurs et disques vinyles, Fabrice Favriou à la guitare, batterie et objets.
Leur titre en deux parties, "France Ferrugineuse", attaque pied au plancher avec une impro totale toute en déflagration noise, sur une batterie très free, une voix plaintive et des boucles de vinyles assez post-indus, le tout dans un esprit rock déglingué.
Ces boucles viennent "apaiser" l'atmosphère en plein milieu de la bourasque, avant de repartir au combat pour une deuxième partie sur les nerfs, prête à cogner sur tout ce qui bouge, dans un road-movie qui virerait au cauchemar. Ces trois là mettent les mains dans le cambouis et ça s'entend. Du très bon.
Cyril Lanoë (Revue & Corrigée)


        L'Echelle de Mohs est peut-être l'une des plus excitantes/effrayantes jeunes entités à surgir du territoire français depuis belle lurette. Un son, sur disque, extrêmement puissant, lorgnant avec les plus grosses masses industrielles connues.
Chant, accordéon? Qu'on ne s'y méprenne pas. Ici, c'est la masse sonore dans sa plus grande force qui est en jeu. Une masse profonde et enveloppante et savamment bien exécutée sur disque... des musiciens flirtant plus avec Merzbow, Diamanda Galas et Wolf Eyes qu'avec Guy Viseur.
Fernando Sixto (La Cave 12)


L'Echelle de Mohs se gravit progressivement, depuis  les balbutiements vocaux ou instrumentaux de Claire Bergerault, que soutiennent  électronique et batterie,  jusqu'à l'explosion finale, véritable paroxysme de tension enfin relâchée. A vous faire se dresser les poils sur les bras!
Joël Pagier (Impro-Jazz)


Les Lames de l’accordéon et les cordes vocales de Claire Bergerault sont prêtes à toutes les aventures, les plus risquées, les plus osées, les plus actuelles. Avec le batteur free Fabrice Favriou, et le platiniste bruitiste Thomas Tilly, elles vibrent en subtiles et délicates ciselures comme en de violents et impétueux emportements.
Bernard Prouteau (Carré Bleu)


Echelle qui mesure la dureté des matériaux, graduée de 1 pour le talc à 10 pour le diamant. Et pour nos tympans, c’est combien ? Dispositif : accordéon, batterie, enfin, les machines : tourne-disque très bricolé, lecteur CD et duo de hauts parleurs sous des micros, encore l’effet larsen ! Et l’électronique omniprésente, c’est très amplifié, là encore. Revenons à notre accordéonisteClaire Bergerault, à ne pas confondre avec Yvette Horner.
Ni accords ni mélodie, et sons transformés. Le programme précise qu’elle fait du chant, c’est plutôt autre chose, clics et onomatopées. Vous connaissez les plateaux en plastique argenté des traiteurs ? Froissé par le batteur, ça devient un superbe instrument de musique, le tonnerre semble gronder, au dehors, ce n’est déjà plus le cas.
Thierry Watez (La Nouvelle République)


Si L’Echelle De Mohs est une échelle de classification de la dureté des minéraux, l’intensité de la musique de ce trio Poitevin (sans oublier Greg Pyvka, diffusion/traitements sonores) pourrait se mesurer sur l’Echelle De Richter, pour atteindre le degré 9.
Clôturant la soirée Jazz en scène 2005 proposé par « Jazz à Poitiers », L’Echelle De Mohs, en 2 pièces totalement improvisées – pas de thème, de structure préétablie, la prise de risque est totale - à illustré à merveille les préconisations de la campagne Agi-son.   
En début de set les tympans sont en confiance, attirés par une multitude de sons ténus, d’origine improbable. Ça chuchote, ça frotte, ça caresse. Et puis le ton monte. La diva gronde, éructe, Tô attaque au marteau piqueur et le batteur branche ses cymbales sur le 220. Le son devient énorme. A grand renfort de drones, de larsens dévastateurs, de coups de grosse caisse telluriques, ils tranchent dans la matière sonore. Leur musique est dure, définitivement sauvage. L’apocalypse est proche.
Matthieu Périnaud (Carré Bleu)


Ce soir-là, les spectateurs du Carré Bleu à Poitiers (pauvre Ségolène !) n’en croiront pas leurs yeux, encore moins leurs oreilles. Je parle au futur car, ce concert, comme l’indique la pochette (présentation sobre et du plus bel effet de toutes les productions Orkesme) a été enregistré le 9 décembre 2006. Problème : j’écris cette chronique le 29 novembre 2006. Une coquille qui tombe à pic tant cette musique ne peut se projeter dans son futur.
Un futur qui transpercerait encore plus l’inavouable de toutes nos peurs et terreurs enfouies. L’échelle de Mohs sait où se situe le chaos puisqu’elle est le chaos même. Ici, le silence-et il y en a peu !- n’est pas plus rassurant que le bruit. Tout suinte le fatal, la fin des mondes. Ici, l’expérience sonique trouve sa plus belle radicalité…et ce ne sont pas que des mots, croyez-moi ! Et soyez-en sûrs, toutes les issues seront bloquées. Adieu !
Luc Bouquet (Impro-Jazz)


The untitled split collaboration between the French L’Échelle de Mohs and the Belgian Solar Skeletons is a strange and somewhat frustrating beast.
On one side, L’Échelle de Mohs present two choice recordings of a ‘no-holds barred’ improvised session of sound experimentation: electro-acoustics, sampled field recordings, old recordings and voices are thrown into a melting pot and the result is “France Ferrugineuse”.
This can certainly be seen as throwback to the days of early industrial music but the efforts are undermined by a lack of production which makes this cacophony less engaging than it could have been.
On the other side, the Belgians Tzii and Ripit as Solar Skeletons deliver something rather unexpected for those that their debut “Necroethyl” 12” as reference. Gone is a certain Tom Waits ‘whisky and cigarettes’ vibe, exchanged by a metal-fuelled intense barrage noise which sounds quite coherent and somewhat harmonic (if such a term can be applied to controlled chaos).
Miguel De Sousa



Rossignol Génocide :


Faut dire que Rossignol Génocide, comme ça, à froid, sans préparation psychologique (et physique, allez), c'est "costaud".
La faute probablement à ce saxo qui va être torturé, détourné par son possesseur, accompagné lui-même par un sampleur qui va user ses potards à la façon d'un épileptique, au rythme d'un dernier larron, équipé d'une guitare électrique torturée avec l'aide de divers instruments, parmi lesquels on n'a recensé aucun médiator.
Du solide moi j'vous l'dis. Au final, adjectivement parlant : ambiant, dépressif, froid, lourd, torturé. Vous aimez Zone Libre ? Vous allez vous ouvrir les veines de satisfaction sur Rossignol Génocide. Beaucoup plus poussé (et difficile d'accès) que le projet parallèle de Serge Teyssot-Gay, je pense que je savourerai personnellement davantage cette mixture en guise d'accompagnement sonore pour de la poésie, du slam, ou toute autre forme de récital. De préférence bien sombre.
Vand (Concert ‘n Co)